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Par Miriam Gablier

 

Imaginez qu’en vous allongeant et en étant guidé dans l’écoute de votre ressenti, vous puissiez retrouver des souvenirs de « vies antérieures ». Plus encore, imaginez que cela puisse vous guérir, parfois en un temps record… Tel est le pari des thérapies régressives qu’Hans TenDam pratique avec succès depuis des années et qui lui ont permis d’observer des cas de guérisons fabuleuses.

 

Bio express : Hans TenDam est un expert mondialement reconnu. Son créneau : les thérapies de régression dans les vies antérieures. Ce diplômé de psychologie et de pédagogie de l’université d’Amsterdam est directeur-fondateur de l’institut de formation Tasso Institute et fondateur de l’Association européenne de thérapie régressive (EARTh). Il a également publié de nombreux ouvrages de référence, dont Exploring Reincarnation (1983) and Deep Healing and Transformation (1989).

 

Miriam Gablier (pour Médecines extraordinaires) : Comment en êtes-vous venu aux régressions dans les vies antérieures ?

Hans TenDam : Je me suis toujours intéressé à tout ce qui touche à l’ésotérisme et j’ai publié en 1978 un livre sur l’occultisme. Or certains commentateurs m’ont dit que je ne connaissais pas assez bien la littérature qui s’y rapportait. Comme j’avais prévu d’écrire un livre sur la réincarnation, j’ai compensé : j’ai lu tout ce qui existait sur la réincarnation dans toutes les langues que je maîtrisais ! (rire) J’ai donc consacré beaucoup de temps et d’argent à cette recherche. Mon livre sur la réincarnation est paru en 1983 aux Pays-Bas, mais j’avais déjà commencé à donner des conférences sur le sujet et des personnes étaient déjà venues me voir en me disant qu’elles étaient intéressées… Elles voulaient savoir ce qui s’était passé dans leurs vies antérieures. Comme je suis quelqu’un de très pragmatique, je me suis dit qu’il fallait expérimenter !  J’avais lu des ouvrages sur des techniques d’hypnose et de régression, mais j’ai surtout suivi ce qui me semblait être du bon sens. J’ai donc fait régresser les personnes qui le désiraient. Elles revivaient des scènes qui leur semblaient importantes et résolvaient des problèmes concrets dans leur vie présente. J’ai ainsi constaté que les régressions pouvaient provoquer d’importantes guérisons.

 

M.G. : Vous avez donc développé votre technique de manière empirique ?

H.T. : Oui. J’ai découvert que j’étais très à l’aise avec ce genre de travail. L’accompagnement thérapeutique et la recherche ont ainsi pris le dessus sur la curiosité de départ. J’ai ensuite animé des groupes et j’ai commencé une formation – un peu en dilettante au début puis de manière régulière à partir de 1990. J’ai ainsi affiné ma technique à travers la pratique et l’enseignement. Je dis souvent que 15 % de ce que j’ai appris vient de mes études ou des livres et 85 % de ma pratique. En fait, mon souci était que, si les gens venaient me voir avec une vraie demande de résolution de leurs problèmes, il fallait que je les résolve. Voyez, je voulais aller droit au but. Ma question principale était très concrète : est-ce que ça marche ou pas ? Bien sûr, je comprenais qu’on ne peut pas tout résoudre en une séance, mais au moins une partie du problème. Et, quand je n’y arrivais pas, cela me questionnait beaucoup. Un certain nombre de thérapeutes ont aussi commencé à m’envoyer leurs patients « difficiles ». Du coup, je me suis retrouvé avec des clients qui présentaient des symptômes physiques et psychologiques hors du commun.

 

M.G. : En quoi consiste votre approche ?

H.T. : Comme je vous l’ai dit, je suis pragmatique. Il n’y a donc pas trop d’étapes préparatoires. Nous ne faisons pas de diagnostic. Nous partons de l’expérience qu’éprouve la personne et avançons avec ce qui se présente. S’il y a quelque chose à dire sur mon approche, c’est qu’elle est très rapide. Pour moi, prendre le temps de faire un diagnostic, c’est repousser l’action thérapeutique à plus tard – d’autant que, souvent, le diagnostic n’aide en rien. Par exemple, dire que quelqu’un est dépressif ne veut pas dire grand-chose. Bien sûr, il faut être clair sur ce que la personne veut, mais explorer cela, c’est déjà commencer le processus thérapeutique. Surtout que, parfois, c’est compliqué pour la personne d’identifier ce qu’elle souhaite. Elle peut ne pas connaître la cause de son mal-être. Je commence donc toujours par lui demander ce qu’elle sent concrètement, là, maintenant. Et ce qui est là, c’est avant tout des sensations physiques. J’ai donc rapidement compris combien il est important d’inclure le corps dans le processus. Par exemple, un client suicidaire est venu me voir en me disant qu’il ressentait aussi une lourdeur dans la tête. Nous avons donc établi un contrat spécifiant que, à la fin de la séance, nous souhaitions qu’il ne ressente plus ni l’envie de se suicider, ni la lourdeur dans sa tête. Est-ce que les deux étaient liés ? Nous ne le savions pas encore, mais c’est ce avec quoi il était venu me voir. Il s’est donc allongé et je lui ai demandé de commencer par ressentir la lourdeur dans la tête parce que c’était un élément concret de mal-être. Nous avons progressivement affiné, spécifié son ressenti physique. Et une fois que nous avons bien cerné cette lourdeur, je lui ai demandé de remonter à la première fois où il avait ressenti cette même douleur. Il a pu ainsi revisiter des souvenirs qui ont vraisemblablement conduit à ce que la lourdeur dans la tête et l’envie de se suicider disparaissent.

 

M.G. : Est-ce à dire que partir des sensations corporelles est une clé pour trouver les souvenirs pertinents ?

H.T. : Oui. Comme je l’ai déjà dit, se concentrer sur les sensations physiques permet de partir de ce qui est réel pour la personne. Nous ne faisons donc pas de spéculations sur les éventuelles causes passées, inconscientes, de son mal-être, ni sur d’éventuels pronostics de guérison. Nous partons de la présence spécifique de la personne. Par ailleurs, quand la personne reste au plus proche de ses sensations physiques, elle plonge dans le processus plus rapidement, plus profondément, et elle reste plus focalisée sur ce qui lui arrive. Il y a donc moins de parasitages mentaux, de divagations, de fantasmes. En étant connectée à sa réalité physique, la personne retrouve davantage ses propres souvenirs. Ainsi, dans 90 % des cas, lorsque vous lui demandez de revenir au moment où ses symptômes ont commencé, elle retrouve la situation originale immédiatement. Et l’expérience montre que, à peu près dans un tiers des cas, elle retrouve une expérience infantile ou prénatale, dans un tiers elle retrouve un souvenir qui ressemble à une vie antérieure, et dans un dernier tiers elle retrouve les deux.  

 

M.G. : Quels genres de souvenirs vos clients retrouvent-ils ?

H.T. : En plus du fait qu’il est tout simplement possible de retrouver des mémoires personnelles, biographiques – des mémoires infantiles ou prénatales –, il faut comprendre qu’il est aussi possible de résonner avec la mémoire d’autres personnes. Il arrive assez fréquemment que nous ayons la sensation de retrouver des souvenirs de vies antérieures alors que ce n’est pas le cas : soit ce sont des mémoires de notre vie, soit ce sont des mémoires qui ne sont pas les nôtres et que nous avons captées télépathiquement. Dans ces cas-là, il y a souvent une explication personnelle de pourquoi nous résonnons avec telle ou telle information. Cela peut être des souvenirs appartenant à des ancêtres, à des proches ou encore à des personnes qui vivent des choses similaires aux nôtres. J’ai moi-même revécu des histoires qui semblaient convaincantes au premier abord, mais qui se sont révélées ne pas être mes histoires personnelles. Un ami psychiatre raconte souvent l’histoire d’une femme qui est venue le voir parce qu’elle avait un problème étrange à la jambe droite. Elle pouvait à peine tenir debout mais les médecins ne trouvaient « rien ». En régression, elle a retrouvé le souvenir d’avoir eu la jambe écrasée par la roue d’une voiture. Dans ce souvenir, elle était adulte et a pu repérer que la scène s’était déroulée en 1964. À la fin de la session, le psychiatre lui a fait remarquer que, étant née en 1952, elle ne pouvait pas avoir été adulte à ce moment-là. Elle s’est alors exclamée : « Mon Dieu ! Mon père est mort en 1964 à cause d’un accident de voiture ! » Après avoir enquêté auprès de ses proches, elle a appris que son père s’était fait écraser toute la jambe droite par une voiture. Il ne s’agissait donc pas d’une vie passée, mais d’un souvenir transgénérationnel ou d’un attachement : peut-être que son père décédé était resté attaché à elle. Cette femme a alors réussi à se soigner de ce mal étrange.

 

M.G. : Qu’en est-il des mémoires de vies antérieures ?

H.T. : C’est là que nous voyons combien travailler avec le corps est important. Plonger intimement dans nos sensations uniques, spécifiques, nous connecte à qui nous sommes réellement. Il arrive alors que la qualité de ce qui est vécu, la sensation des souvenirs qui sont retrouvés, soient vraiment particulières. Cela n’arrive pas à chaque fois, mais cela arrive fréquemment. Il est difficile de mettre cette qualité de vécu en mots mais les gens qui l’ont expérimentée en témoignent : ils ressentent profondément que c’était d’eux qu’il s’agissait, que c’était « leur » histoire dont ils se souviennent. Ce n’est pas une pensée ou une croyance, mais un moment éprouvé. Ce qui est sûr, c’est que moi, en tant que thérapeute, je constate la puissance et la rapidité des effets provoqués par cette qualité de souvenirs. Et je ne crois pas qu’on puisse provoquer de telles guérisons juste en fantasmant. Je pense qu’il est donc possible que ces personnes aient retrouvé des mémoires qui leur sont propres et qui se sont déroulées dans des temps anciens. Bien sûr, cette hypothèse soulève de profondes questions métaphysiques, à commencer par celle de la survie d’une « âme » au-delà de la mort. Et, bien que j’aie un avis sur la question, je ne vais pas me lancer dans une discussion métaphysique ici. Je suis thérapeute et non philosophe. Toutefois, dans ma pratique, je constate deux choses : d’une part, retrouver certains souvenirs, dont la qualité est particulière, provoque des guérisons quasi immédiates. D’autre part, il arrive fréquemment que lorsque certaines personnes se voient mourir… elles continuent de décrire ce qu’elles expérimentent ensuite, après « leur mort », jusqu’à une prochaine vie ! En tant que thérapeute, mon choix est de valider l’expérience vécue par ces personnes, qui sont en profonde régression.

 

M.G. : Peut-on dire alors que ces souvenirs retrouvés peuvent avoir un impact ici et maintenant ?

H.T. : Il arrive que certaines séances n’aient pas d’impact. Il se peut, par exemple, qu’un élément clé de l’histoire n’ait pas encore été trouvé. Mais, quand les séances ont un effet, il y a souvent un avant et un après. Des personnes guérissent de pathologies pour lesquelles elles n’avaient pas trouvé de solutions jusque-là. Nous avons de très bons résultats avec toutes les conditions psychosomatiques : c’est-à-dire les symptômes physiques auxquels la médecine ne trouve pas de cause. Nous avons vu des migraines, des allergies ou même des tumeurs disparaître en quelques semaines. Vous avez aussi les cas psychologiques sur lesquels les interventions classiques n’ont pas d’effet : les phobies, les dépressions chroniques, tous les chocs qui ont créé des états dissociatifs. Par ailleurs, les effets peuvent générer toute sorte de prises de conscience. Je me souviens avoir retrouvé la mémoire d’une vie en tant que femme. C’était bouleversant. Cela m’a fait prendre conscience des limites culturelles dans lesquelles les femmes sont confinées. J’ai même fait l’expérience d’être mentalement handicapé et de comprendre combien cela peut être magnifique ou terrible, selon la manière dont les gens interagissent avec vous. Faire des régressions vous amène à voir la vie selon plein d’angles différents et cela génère généralement de l’empathie, de la tolérance, un sentiment d’appartenance à une même condition humaine. Donc, quand cette thérapie fonctionne, elle est très efficiente et très rapide. Et je rajouterais même que, si vous pouvez à la fois résonner avec des mémoires qui ne sont pas fondamentalement les vôtres et retrouver des souvenirs que vous éprouvez puissamment comme étant les vôtres, cela peut vous aider à développer une réelle capacité de discernement. Vous apprenez à faire le tri entre ce qui vous appartient et les influences extérieures que vous subissez.

 

M.G. : Pourriez-vous partager avec nous un cas de régression dans ce qui pourrait être une vie antérieure ?

H.T. : Bien sûr. Une femme néerlandaise est venue me voir car elle ne supportait pas que des personnes crient dans la rue. Cela la mettait dans d’intenses états de panique. Elle s’évanouissait parfois ou était forcée de s’asseoir par terre. En partant des sensations physiques qu’elle ressentait, je lui ai demandé de retourner à l’origine de ce genre de peurs. Elle s’est retrouvée debout sur une charrette au milieu d’une foule qui criait. Elle était en état de choc : elle ressentait de la panique à l’idée de ce qui allait lui arriver mais surtout l’horreur de ne pas comprendre pourquoi ces gens étaient si agressifs avec elle. Cette femme était, en fait, une aristocrate française menée vers la guillotine au milieu d’une foule qui l’insultait. Je l’ai accompagnée dans ce revécu de décapitation. Ce qui est intéressant, c’est qu’elle a ressenti à la fois la sensation de sa tête sans son corps et celle de son corps sans sa tête. Nous avons dû redérouler 3 ou 4 fois cette décapitation car elle avait besoin de vraiment s’approprier cette expérience. Au bout d’un moment, elle a ressenti que le bloc de bois sur lequel elle devait poser sa tête pressait sur son ventre. Elle a alors retrouvé la sensation d’être enceinte. Un flot incommensurable d’émotions l’a traversée. Elle a énormément pleuré. Revivre cette scène a été majeur pour elle. Cela l’a notamment libérée de sa peur des cris dans la rue.

 

Et vous, que pensez-vous de ces approches d’hypnose régressive ?

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4 commentaires

  • de La Monneraye dit :

    Bonjour Madame,ayant eu une rupture d’anévrisme suivit de 3 semaines de coma dont je ne me souviens de rien au désespoir de ma fille avec des séquelles : je ne savais plus marcher, aujourd’hui je ne peux plus courir, faire ts les sports que je faisais (grande sportive natation, ski, tennis) donc depuis j’ai une séquelles à la cheville gauche que je ne commande plus, obligée de porter un système pour me relever l’avant du pied ce qui me gêne ! Je n’ai aucune douleur, mais 1 an d’hospitalisation où l’on ne fait pas grd chose, j’ai pris plus de 40 kgs de 49/50 j’en suis à 88 donc il faut que je porte tt ça ! Le chirurgien qui m’a opérée m’a dit qu’il fallait que je trouve un autre “chemin” pour commander cette cheville ! Cela fait 15 ans que je cherche sans succès ! J’avoue que sa réponse m’a laissée perplexe…
    Bref j’aimerai bcp retrouver mes facultés de mon corps entièrement. Donc si l’hypnose peut m’aider je suis partante… Salutations. Elisabeth

  • TAMBI Gilbert dit :

    Bonjour Madame Miriam GABLIER

    Interwiew HANS TENDAM

    Votre demande sympa et ouverte :
    Comment accéder à notre subconscient ? Voyons une des multiples définitions.
    La subconscience (sous la conscience) est une faculté mentale qui permet de faire, de ressentir et de penser de manière automatique sans s’en rendre compte. Elle assure la survie de tous les animaux.
    La subconscience est donc une façon de qualifier nos comportements automatiques moteurs mais aussi intellectuels et émotionnels.
    Pour l’inconscient, c’est encore moins clair. Ce qui est certain, ce sont les résultats incontestables de cette méthode. Et votre demande qui m’a donné envie de vous répondre en espérant qu’à votre tour vous répondrez à mes deux questions en apparence très simples.
    Le terme « grandir » me plait bien. En revanche, « nos vies antérieures » bien que très à la mode me paraît insuffisant.
    Vos questions à cet expert :
    La réponse à votre première question donne envie de continuer.
    La réponse à la deuxième rend le Monsieur plutôt sympa et honnête.
    … à la troisième nous précise sa méthode très rodée.
    … à la quatrième, il nous confirme son attachement à sa méthode.
    … à la cinquième, il nous raconte une expérience concrète parfaitement crédible.
    … à la sixième, on en arrive au cœur du sujet de manière convaincante avec l’ajout de l’ « âme » ( ?)
    … à la septième, il évoque des cas encore plus intéressants.
    … à la huitième, ce cas de la femme « raccourcie » n’a rien d’extraordinaire.
    … à la neuvième, notre intérêt augmente en espérant une explication plus pragmatique. Ce n’est pas le cas.
    Et à la dernière, on reste sur s faim.

    En résumé, on a la chance d’entendre un expert parfaitement compétent qui a sans aucun doute fait du très bon travail avec ses clients. Si on n’apprend pas grand-chose, plusieurs de ses réponses peuvent nous faire réfléchir et nous apporter quelques précieuses explications sur des cas personnels.
    Pour répondre à ce genre de question (sixième et neuvième) ce n’est pas facile compte tenu de l’ignorance et des croyances de la plupart des lecteurs.
    Je ne lirais pas un de ses livres, je préfère garder une grande admiration pour ce grand homme que je pense sincère.

    Donc, vous l’avez compris, c’est vous qui m’intéressez. Je vais regarder votre blog que je n’ai pas encore ouvert.
    Mes deux questions :
    Qu’entendez-vous par vies antérieures.
    Qu’est-ce que vous appelez « âme » ?

    Je ne pratique plus depuis une dizaine d’années, mais je continue à étudier et mieux comprendre les phénomènes quantiques. Lorsque je pratiquais dans ces domaines, je n’ai jamais parlé ni entendu parler de ces choses mystérieuses. J’ai toujours trouvé que les réalités étaient suffisamment complexes à exploiter sans avoir à y ajouter certaines vérités embarrassantes pour les demandeurs de soins.

    Je serais ravi de vous lire si possible de manière privée si vous le désirez.
    Gilbert

  • Joceline dit :

    super article

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